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Bruyères dans cette abominable maison ; en employant tout ce que tu as d’esprit, de bonté, d’adresse même, pour qu’à mon retour de Bologne, je sache s’il me faut la haïr ou lui consacrer ma vie.

— La commission est délicate, mais je me sens de force à la remplir. Je suis curieux par nature, et je te dispense de toute reconnaissance pour la peine que je vais prendre. Pars en toute confiance, et crois que je ne négligerai rien pour nous fixer sur l’estime qui est due à cette jolie femme.

Le zèle d’Adalbert dépassa, en cette circonstance, tout ce qu’en pouvait attendre son ami. Il s’introduisit chez le charpentier de la rue P…, sous prétexte de la commande de pièces de bois de tout un pavillon, puis il entra en conversation italienne avec l’ouvrier. L’espoir d’un grand bénéfice redoublant la cupidité du charpentier, il se plaignit des langueurs de son commerce et de la peine qu’on avait à tirer de l’argent de ses débiteurs, même de ses locataires.

— Est-ce que vous n’habitez pas seul cette jolie maison ? demanda M. de Bois-Verdun, en désignant le vilain corps de logis qui menaçait ruine.

— Eh mon Dieu ! non, reprit le charpentier ; j’ai cru faire une excellente affaire en en louant la