Page:Nichault - Le Marquis de pomenars.djvu/30

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POMENARS.

Même de lui, je gage.

Mme D’ANGERVAL.

Il faut que sa réputation d’insensé soit bien établie, puisque le marquis de Sévigné lui-même convient que son ami a bien la plus mauvaise tête…

POMENARS, à part.

L’avis est charitable, et je m’en souviendrai.

Mme D’ANGERVAL.

Mais c’est trop médire d’un homme malheureux, et ce moment le punit assez de ses fautes ; n’en parlons plus.

POMENARS.

Soit, je ne m’y intéresse guère plus que vous. Revenons au marquis de Sévigné. Si vous l’honorez de tant de bienveillance, il a dû vous confier souvent les secrets de son cœur.

Mme D’ANGERVAL.

Sans posséder toute sa confiance, j’attache un très-grand prix à son amitié.

POMENARS.

À son amitié ? il ne s’était pas encore fait, auprès des femmes, la réputation d’un respectable ami ; c’est un nouveau titre qu’il vous devra, madame ; mais soit dit entre nous, je crois qu’il les trompe beaucoup moins qu’elles ne le prétendent ; car pour peu qu’on le connaisse, on voit bien vite ce que l’on doit attendre de sa légèreté.

Mme D’ANGERVAL.

Ah ! vraiment il a trop d’esprit pour se montrer aussi