Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/114

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croyait destiné à jouer, quand il le voudrait, un grand rôle à la cour ; c’en était assez pour lui faire bien traiter tous ceux qui lui semblaient dévoués à M. de Clarencey et haïr à l’excès les personnes qui ne témoignaient pas autant d’admiration qu’elle pour le mérite de son neveu.

D’après cela, j’avais peu de droit à la protection de madame de Ravenay, et cependant je formai le projet de me l’acquérir à tout prix, mais j’ignorais combien l’entreprise était difficile. Lorsque mon père me présenta à elle, j’en reçus l’accueil le plus glacial ; bientôt après, saisissant l’occasion de lui dire quelques mots obligeants, elle me répondit avec tant de sécheresse que je devinai sans peine qu’elle était prévenue contre moi, et ne tardai pas à accuser Edmond de ma disgrâce. Cette découverte redoubla l’envie que j’avais de déjouer la malice d’Edmond en paraissant à sa tante tout autre qu’il lui avait plu de me peindre : et cette petite vengeance eut assez de succès.

La baronne aimait qu’on l’amusât ; je fis tant d’efforts pour lui plaire que j’y parvins ; le plus coûteux