Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/115

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de tous fut de convenir des perfections de son neveu qu’elle ne cessait de vanter comme si elles eussent été son ouvrage. Dans l’intention d’humilier Alfred, elle appuyait particulièrement sur les qualités qu’elle ne lui supposait point, mais il n’était pas homme à lui pardonner ses épigrammes, et trouvait à chaque instant un moyen de lui en faire repentir en se moquant, sans le moindre égard, de tous les préjugés qu’il lui connaissait. Cette manière d’agir acheva de le mettre au plus mal dans l’esprit de madame de Ravenay, et me valut une préférence très-marquée de sa part ; car elle s’était aperçue que je désapprouvais le ton qu’Alfred mettait dans ses réponses, et que j’avais tenté plusieurs fois de lui imposer silence.

Tout cela se passait pendant qu’Edmond et M. de Montbreuse jouaient au billard, la présence de l’un des deux aurait sans doute donné une autre tournure à la conversation.

Après le dîner, on vint nous avertir que tout était disposé pour la pêche, et nous prîmes le chemin des étangs. De jolis bateaux, décorés de feuillage et de