Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/132

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importants dont on voulait s’assurer, et ignorant à quel point notre famille pouvait en être compromise, je ramassai tout ce que je pus réunir d’argent et de bijoux, et je passai en Angleterre avec Edmond et son gouverneur.

» La crainte d’être poursuivis nous engagea à changer de nom. J’allai m’établir à Oxford pour y continuer les études de mon neveu. Espérant bien le voir rentrer un jour dans ses titres et sa fortune, je n’épargnai rien pour son éducation, et l’ayant placé à l’université d’Oxford, sous la surveillance de son gouverneur, je crus pouvoir revenir secrètement en France pour y mettre à l’épreuve le zèle de quelques amis de mon frère, en faveur des intérêts de son fils. Mais chacun de ces amis avait quelque chose à demander pour lui, et trouvait plus simple de solliciter une nouvelle grâce dont il devait profiter que de réclamer la justice de son souverain pour le fils de son protecteur.

» M. de Montbreuse était le seul de qui nous puissions attendre un véritable dévouement, mais, à cette époque, il venait d’être nommé à l’ambassade de V***,