Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/15

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II


Au jour marqué pour mon départ, mademoiselle Duplessis, en qualité de gouvernante choisie par mon père pour m’accompagner, vint me chercher, et je quittai ce triste couvent en versant autant de larmes que j’en eusse répandues si l’on était venu me dire qu’il y fallait passer un an de plus. Je sanglotais encore quand la voiture entra dans la cour de l’hôtel de Montbreuse, mais les regrets ne devaient pas aller plus loin. La magnificence des nouveaux lieux que j’allais habiter, la curiosité dont j’étais l’objet et qui se peignait sur tous les visages que je rencontrais, l’empressement respectueux des gens de M. de Montbreuse à servir la fille de leur maître, tout ce bruit, ce mouvement pour l’arrivée d’une petite pensionnaire, me paraissaient la chose la plus étrange et la plus agréable. Après avoir traversé d’immenses salons, un laquais ouvrit tout à coup les deux battants d’une