Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/16

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porte, en annonçant mademoiselle de Montbreuse et mademoiselle Duplessis, et je me trouvai dans le cabinet de mon père un peu interdite du cérémonial qui m’y devançait. Mon père s’aperçut de mon embarras ; il vint à moi avec cette manière gracieuse qui rassure et promet la bienveillance, mais il me parut si faiblement ému du plaisir de me voir, si peu occupé d’un événement qui me tournait la tête, que j’en fus déconcertée. Il me fit asseoir pendant qu’il fermait une lettre, ensuite m’ayant proposé de me conduire à l’appartement qu’il m’avait fait préparer, il m’offrit la main du ton le plus affectueusement poli, et me conduisit dans un salon de musique du meilleur goût auquel attenaient un cabinet d’étude, une chambre à coucher, enfin tout ce qui compose l’appartement le mieux orné et le plus complet.

— J’ai rassemblé ici, me dit-il, ma chère Léonie, ce qui doit servir à votre instruction et à vos plaisirs ; ne vous imaginez pas qu’à votre âge, l’éducation soit achevée, une jeune personne intéressante est bien loin encore d’être une femme aimable. Pour mériter