Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’au fond de mon cœur. Je vis qu’Edmond était vivement blessé ; j’aurais voulu le suivre et calmer son ressentiment par tout ce que l’amitié peut inspirer d’affectueux.

Je voulais qu’il me pardonnât, et, sans réfléchir sur ce que mon injustice envers lui n’admettait qu’une excuse impossible à donner, je voulais me justifier à tout prix ; mais il m’épargna cette inconséquence en restant toute la soirée à côté de mon père.

La fête, comme il arrive trop souvent, fut gaie pour tout le monde excepté pour ceux qui la donnaient.

Dans l’intention de la terminer, M. de Montbreuse proposa une allemande à quatre, et l’on chercha Suzette comme la seule qui pût la danser avec nous. Elle avait disparu. Son père nous conjura d’attendre un instant, en nous assurant qu’il allait la ramener ; mais, ne le voyant pas revenir, on s’inquiéta.

Plusieurs personnes se levèrent pour aller à sa rencontre, M. de Montbreuse donna l’ordre que chacun restât, et fut lui-même s’informer du motif qui retenait