Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/167

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quand celui-ci parut. Alors Étienne se précipite aux pieds du comte, réclame sa protection contre un suborneur, proteste de l’innocence de sa fille, et livre Alfred à la colère de son oncle.

M. de Montbreuse, indigné de la conduite d’Alfred, lui ordonne de s’éloigner, impose silence au brave Étienne, et l’aide à transporter chez lui sa malheureuse fille.

En voyant ramener Suzette ainsi évanouie, les gens de la maison s’informèrent bien vite de ce qui pouvait lui être arrivé ; le silence que l’on garda sur ce sujet doubla leur curiosité, et, de questions en questions, ils devinèrent à peu près la vérité. Le brusque départ d’Alfred, la colère concentrée d’Étienne, l’air triste et sévère de mon père expliquaient assez la cause de cet événement qui devint la nouvelle du château. Mademoiselle Duplessis se faisait un mérite de l’avoir prévu, et, quand mon père vint lui-même lui donner l’ordre de se rendre chez moi dans l’absence de Suzette, en lui recommandant d’éloigner les autres femmes de la maison qui viendraient m’offrir leurs services, elle se crut