Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/213

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duc de Clarencey qui m’envoyait un congé obtenu par lui du ministre des affaires étrangères, et m’engageait à partir, sans délai, pour me rendre au château de Céréville où la mère de Sophie était au moment de succomber aux suites d’une maladie dont elle dévorait depuis longtemps les souffrances.

» Le duc ajoutait que madame de Céréville elle-même me conjurait de hâter mon départ pour venir recevoir, des mains d’une mère mourante, la femme que je m’étais choisie, et adoucir par ma présence les chagrins qui allaient bientôt l’accabler.

» Je n’hésitai pas à me rendre au désir de madame de Céréville, et ne restai à Londres que le temps nécessaire pour instruire le duc de G*** des motifs de mon brusque départ, et en prévenir, par un simple billet, sir Charles et madame d’Aimery. Je ne sais trop quel nom donner au sentiment qui me faisait regretter de ne pas la voir avant de quitter l’Angleterre ; mais j’en étais encore préoccupé lorsque ma voiture passa sous ses fenêtres. Un de ses gens fit signe à mon postillon d’arrêter, et vint me prier de me