Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/214

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charger d’une lettre que sa maîtresse voulait me confier elle-même.

» Je saisis avec empressement cette occasion de lui dire adieu. Au même instant une autre voiture s’arrêta devant sa porte, et j’entendis le valet de chambre de madame d’Aimery répondre à quelqu’un :

» — Madame est malade, monsieur, et ne reçoit point aujourd’hui.

» Je crus cette réponse un prétexte pour se débarrasser de la visite de quelqu’un ; mais je ne pus douter de l’indisposition subite de madame d’Aimery quand je la vis étendue sur un canapé, la pâleur de la mort répandue sur ses traits, les yeux éteints et la poitrine tellement oppressée qu’elle pouvait à peine dire deux mots de suite.

» Je lui demandai avec l’accent du plus vif intérêt la cause de l’état de souffrance où je la trouvais après l’avoir laissée le matin brillante de fraîcheur et de santé.

» — Puisque vous n’en pénétrez pas la cause, répondit-elle, il est inutile de vous l’apprendre ; nos