Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

destinées sont arrêtées ; vous n’avez plus de vœux à former pour la vôtre, elle va bientôt être aussi heureuse que la mienne sera… Mais pourquoi vous parler de moi ? partez, allez rejoindre votre Sophie, et ne perdez pas à me plaindre les moments que vous devez employer à la consoler.

» — Vous pleurez ! m’écriai-je ; ah ! serais-je assez malheureux pour causer vos chagrins ?

» — N’ajoutez pas un mot de plus, interrompit madame d’Aimery, ou je ne vous revois de ma vie. Songez que, quelle que soit ma faiblesse, elle ne saurait égaler ma fierté ; votre amitié peut m’être douce encore, ne m’ôtez pas le droit d’en goûter les charmes sans rougir.

» Je vais vivre loin de vous et du monde, mais j’apprendrai avec intérêt les moindres détails de votre bonheur. Écrivez-moi.

» Je quitterai Londres aussitôt que ma santé le permettra, pour me soustraire aux instances de sir Charles, dont l’amour et les menaces me sont également insupportables. Voici une lettre pour mon amie madame d’Orbeval que je vous prie de lui remettre.