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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/228

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semblaient imposer l’admiration et ternir tout ce qui s’approchait d’elle.

» Habituée à jouer le premier rôle dans les salons où elle se trouvait, madame d’Aimery réduisait à celui de confidentes les femmes de sa société, et l’on sait que cet emploi, dans le monde comme au théâtre, n’est jamais amusant pour celle qui le remplit.

» L’amour-propre de Sophie en souffrait moins que sa tendresse pour moi ; elle s’imagina que la supériorité factice de madame d’Aimery me captivait davantage que les qualités attachantes de la mère de ma Léonie. Elle m’en fit le reproche ; je m’en justifiai en lui proposant de ne plus voir madame d’Aimery, si sa présence lui causait le moindre déplaisir. Elle refusa ce qu’elle appelait un trop grand sacrifice de ma part, et me dit :

» — Pardon, Jules, j’ai tort de me plaindre ; vos procédés pour moi sont parfaits, et ce n’est pas votre faute si je suis moins aimable qu’une autre.

» Après de semblables explications, je redoublais de soins pour Sophie ; j’évitais les entretiens de madame