Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/227

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» En ce moment, on se leva de table, et je la vis se rapprocher de madame de Montbreuse, lui adresser la parole, et tenter de se concilier sa bienveillance par des manières gracieuses dont elle connaissait si bien le charme.

» Sophie l’accueillit d’abord avec une politesse plus que froide ; mais bientôt, séduite par le ton caressant de madame d’Aimery, elle se fit le reproche d’avoir pu soupçonner du dessein de l’affliger, une personne dont chaque mot semblait dicté par les sentiments les plus généreux.

» Heureuse de voir dissiper ses inquiétudes par celle qui les causait, elle répondit de toute la franchise de son âme, aux offres d’amitié que lui fit madame d’Aimery, et le calcul de l’une triompha sans peine de la bonne foi de l’autre.

» Cette intimité me paraissait devoir assurer le repos de ma vie, elle en devint le désespoir. Sophie, élevée avec la plus grande réserve, osait à peine faire valoir les avantages de son esprit, de ses talents, à côté de madame d’Aimery, dont les manières brillantes