Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/236

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cidée à passer l’hiver seule à Montbreuse, pour s’occuper uniquement du soin d’élever sa fille et cette petite Suzette qu’elle avait adoptée pour votre compagne, Léonie. Aucune représentation ne put la détourner de ce dessein, et je partis seul au mois de novembre pour me rendre à Paris.

» Une correspondance plus polie qu’affectueuse entre Sophie et moi fut notre unique relation pendant les trois mois que dura cette absence. Je comptais la prolonger jusqu’au moment où j’obtiendrais du roi la mission que sa bonté m’avait fait espérer ; mais un billet de la main de Suzette changea subitement mes projets. Elle me mandait que son père lui ordonnait de désobéir aux ordres de sa marraine, en m’apprenant que la comtesse de Montbreuse, malade depuis plusieurs semaines, paraissait en ce moment dans le plus grand danger, et qu’il n’y avait pas un instant à perdre pour lui envoyer un médecin plus habile que ceux de la province.

» Une heure après la lecture de ce billet, j’étais en voiture sur la route de Montbreuse avec le docteur