Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/237

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P***, à qui je faisais mille questions sur la maladie de Sophie, sans penser qu’il en ignorait et la cause et l’effet. Mais, dans mon agitation, j’étais tourmenté d’un sinistre pressentiment qui semblait altérer ma raison ; et quand j’arrivai dans les avenues du château, je me sentis saisi d’un affreux tremblement qui redoubla en approchant de l’appartement de Sophie.

» Tous ses gens étaient rassemblés dans une des salles qui le précédaient. J’étais parvenu jusque-là sans en avoir rencontré un seul ; chacun avait abandonné son poste pour venir savoir ce qu’il pouvait espérer.

» Il ne me fallut qu’un coup d’œil pour juger sur leurs physionomies de l’état de leur maîtresse. Ma présence sembla d’abord leur causer quelque effroi ; ils se levèrent en silence. Mais je n’oublierai jamais l’effet que produisit sur eux celle du docteur P***, qui entra peu d’instants après moi. Ils s’écrièrent tous, avec cet accent d’une vive espérance :

» — Ah ! monsieur le docteur, sauvez-la ?

» En ce moment, Suzette vint nous dire que la comtesse, ayant entendu le bruit d’une voiture, de-