Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/238

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mandait qui venait d’arriver. Je fus d’avis qu’on la prévînt de notre visite ; mais le docteur, qui savait tout le prix d’un moment dans une maladie dangereuse, dit à Suzette de le conduire auprès de sa marraine, et je le suivis me soutenant à peine.

» Dès que Sophie m’aperçut, elle me tendit la main, et, sans faire la moindre attention au docteur, elle me dit :

» — Ah ! cher Jules, que je suis heureuse de vous revoir encore !

» Ces mots, accompagnés du sourire le plus doux, dégagèrent mon âme du poids qui l’oppressait, et je me sentis soulagé par mes larmes.

» Sophie, émue de ma douleur, voulut la calmer en dissipant mes inquiétudes. On m’avait, disait-elle, exagéré son danger, et l’on s’était mépris sur l’excès de sa faiblesse.

» En m’assurant qu’elle souffrait peu, je m’efforçais de la croire, et, contemplant ses joues colorées et ses yeux animés par la fièvre, je me trompais sur ces symptômes alarmants et les regardais au contraire