Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/25

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des nouvelles de chacun de ses enfants en particulier pour mieux lui prouver le souvenir que j’en conservais.

— Ah ! mademoiselle, me répondit-il, les pauvres enfants ont cruellement perdu à la mort de madame. Ce n’est pas que M. le comte, nous refuse rien ; quand je suis devenu trop vieux pour travailler au jardin, il m’a donné la place de concierge en me permettant de céder la mienne à mon fils Pierre, et nous sommes loin d’être malheureux ; mais c’est ma petite Suzette, la filleule de madame, à qui elle avait fait apprendre tant de belles choses pour jouer avec vous, c’est elle qui ne sera jamais heureuse ; la pauvre enfant, depuis le jour où l’on vous a conduite au couvent, après la triste cérémonie, n’a cessé de s’affliger. Tenez, mademoiselle, elle a été trop bien élevée pour se plaire avec nous autres gens de la campagne ; quand elle a perdu sa marraine, elle aurait dû abandonner toutes ces études qui ne pouvaient plus lui servir à rien, puisqu’elle ne devait plus vivre qu’avec nous ; mais pas du tout, elle a voulu faire tout ce qu’elle aurait fait pour plaire à sa marraine, et ce qui est arrivé de là,