Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/273

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ment ne pas préférer celui que le malheur attache au frivole amant que le bonheur même ne peut fixer ! Mais je n’ai plus le choix, Alfred est malheureux, toute sa destinée est dans le pardon qu’il attend de moi. Je l’ai promis aux larmes de sa mère… mon sort est décidé.

» Liée par mes serments, je dois, je saurai les tenir. Cher Edmond ! c’est vous que j’implore, vous seul pouvez me donner le courage d’accomplir un si grand sacrifice. N’en soyez pas témoin, fuyez l’autel où Léonie au désespoir va jurer de vous oublier ; mais, avant de la livrer aux tourments qui l’attendent, dites-lui que vous partez convaincu de ses regrets, de son amour, et répétez-lui que, moins soumise à ses devoirs, elle ne serait plus digne de vous.

» Adieu Edmond, adieu. »


Je pensai d’abord à remettre simplement cette lettre à un des gens de mon père pour la porter au comte de Clarencey ; mais, réfléchissant que cette démarche pourrait être mal interprétée par celui que j’en char-