Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/284

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m’asseoir pour me donner le temps de me remettre ; enfin, je descendis. En m’apercevant, tout le monde vint à moi d’un air effrayé s’informer de mes nouvelles.

La pâleur de la mort était sur mon visage ; mon trouble ressemblait à de l’égarement, et chacun me crut, selon ses calculs, bien malade ou bien malheureuse. Edmond seul ne m’adressa point la parole. Qu’aurait-il pu me demander ? Ne connaissait-il pas le secret de toutes mes souffrances ?

Quand mes yeux se levèrent sur lui, les siens brillèrent de joie ; je le vis porter sa main sur son cœur, et je devinai qu’il y pressait ma lettre. Combien ce moment me fit oublier de peines !

Celui qui le suivit me les rappela bien cruellement. Madame de Ravenay témoigna la curiosité de voir le bel appartement que l’on me destinait et dont M. de Montbreuse avait jusqu’à présent défendu l’entrée.

— Je suis sûre, ajouta-t-elle, qu’il est arrangé dans le meilleur goût.

— Puisque vous le désirez, madame, reprit mon père, vous allez en juger ; je n’ai plus de raison pour