Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/56

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fallut se parer d’une robe élégante, relever ses cheveux d’une guirlande de fleurs, et se laisser conduire par madame de Nelfort dans l’assemblée la plus brillante de Paris.

Je ne ferai point le récit de cette fête magnifique, toutes celles de ce genre se ressemblent, et chacun y jouit en raison des sentiments qu’il y apporte ; la coquette y trouve ses plaisirs, l’envieuse son supplice, et la femme modeste et sensible n’y rencontre souvent que l’ennui. Pour les gens qui aiment à méditer sur les ridicules et à observer tous les manéges de la vanité, ces réunions ne sont pas sans intérêt ; mais l’âme se fatigue bientôt de l’aspect de tant de travers, et, quel que soit le motif qui conduise à de semblables fêtes, il est bien rare d’en revenir complétement satisfait.

À peine fûmes-nous arrivées, qu’Alfred s’empara de ma main pour me conduire à la place où nous devions danser ensemble ; mais s’apercevant tout à coup de mon air abattu, il me dit d’un ton qui peignait toute son inquiétude :