Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/75

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qui peut résulter pour vous et pour moi d’un refus si peu motivé, mais j’aime mieux encourir toutes les disgrâces possibles, que d’user avec tyrannie de mon autorité sur vous ; dès demain j’ôterai toute espérance à celui dont vous rejetez la main sans vouloir même le connaître, et je me résignerai au chagrin de vous voir victime d’une folie que votre âge seul peut excuser.

En finissant ces mots, il me lança un regard de pitié, et me quitta avec autant de froideur et de calme que j’éprouvais de peine et d’agitation.



XII


Les jours qui suivirent cette scène, furent bien douloureux à passer. Nous vivions tous dans un état de contrainte insupportable. Madame de Nelfort ne pardonnait point à son frère d’avoir fermé sa porte à son fils, et M. de Montbreuse savait mauvais gré à sa sœur de nourrir les espérances d’Alfred quand il se montrait si décidé à les détruire ; il affectait de ne me parler