Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/77

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sur un simple anneau d’or que je devais toujours porter, ce serment qui avait fait sourire mon père, et qu’une jeune personne est toujours prête à prononcer quand on la contrarie sur le premier objet de son inclination ; enfin, ces mots si souvent répétés, si souvent oubliés : Jamais d’autre.

Munie de ce talisman, je supportai patiemment l’ennui de ma position ; mon esprit n’étant plus tourmenté par la crainte et l’espérance, je repris mes occupations ordinaires ; la lecture, la musique charmaient mes moments de solitude, et je portais dans le monde assez d’intérêt à la conversation. M. de Montbreuse avait remarqué ce changement d’humeur sans en être surpris ; il lui paraissait la suite toute naturelle de l’empire du temps sur les maux de l’imagination, et peut-être aurait-il fini par deviner juste, si un événement tragique n’était venu troubler pour longtemps la tranquillité dont nous commencions à jouir.