Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/79

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quiétude, dans les yeux de son médecin qui me contemplait de l’air le moins rassurant. La fièvre la plus ardente me rendit bientôt mes forces, j’eus le délire pendant toute la nuit, et, le lendemain matin, le médecin déclara à mon père que j’étais menacée d’une fièvre inflammatoire, et que j’avais besoin des plus grands ménagements. Dans l’intervalle d’un accès à l’autre, mon père voulut essayer de calmer mon esprit, et, me prenant la main qu’il serrait tendrement, il me dit avec cet accent qui n’appartient qu’à la douleur paternelle :

— Pardonne-moi, mon enfant, de n’avoir pas pensé à t’épargner le mal que tu éprouves, j’aurais dû le prévoir, mais calme-toi, sa jeunesse et nos soins le rendront à la vie.

— Quoi ! m’écriai-je, il n’est pas mort !… ah !… vous m’abusez, mon père, mais j’ai vu la pâleur de votre visage, j’ai entendu ces mots qui ont glacé mon cœur, et c’est en vain que par pitié vous voulez me tromper.

Je persistais dans cette idée, malgré tout ce que disait M. de Montbreuse pour me persuader la vérité,