nait pour la sœur de mesdemoiselles de Norville ; car, ces jours-là, elles s’amusaient à me parer elles-mêmes, et bien d’autres que monsieur Charles s’y trompaient.
Ah ! il s’appelle monsieur Charles.
Oui, Charles, je ne lui connais pas d’autre nom.
Et tu dis qu’il est agréable ?
Très-agréable, mon parrain.
Pauvre enfant !
Je devine, quand tu lui as dit franchement qui tu étais, il a pris des airs impertinents. Ah ! ces messieurs du grand monde !…
Lui, des airs impertinents ! plût au ciel qu’il se fût montré dédaigneux, méchant, chacun m’aurait protégée contre lui. Mais, loin de changer de ton en apprenant que je n’étais qu’une pauvre paysanne, il a redoublé d’intérêt pour moi. D’abord, chaque fois que je portais à la ferme l’ouvrage ou les présents que madame envoyait à sa filleule, monsieur Charles était là dans l’avenue, prêt à m’accompagner, et quand nous étions ensemble, il trouvait toujours moyen de me parler de son amour.