Page:Nichault - Marie.djvu/25

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HÉLÈNE.

Il fallait lui dire que cela t’offensait, et que tu étais trop honnête fille pour écouter ces propos-là.

MARIE.

Il le sait bien, ma mère, et je l’ai assez conjuré de ne plus s’occuper de moi ; j’ai fait plus : voyant qu’il s’obstinait à me suivre, je ne suis plus sortie du château ; alors il m’a écrit qu’il allait se faire présenter chez madame de Norville, et que je serais bien forcée de le voir tous les jours.

SIMON.

Il fallait le menacer de tout raconter à madame de Norville, lui dire enfin que son amour te déplaisait.

MARIE.

Je ne le pouvais pas, mon parrain.

SIMON.

Comment, tu ne pouvais pas lui dire : « Monsieur, adressez-vous aux personnes de votre rang, je n’aimerai jamais qu’un homme du mien ? »

MARIE.

Impossible, mon parrain.

SIMON.

En voilà bien d’une autre, à présent. Quoi, ce jeune homme veut te séduire, te perdre, et tu n’as pas la force de lui témoigner le mépris qu’il t’inspire ?

MARIE, avec embarras.

Que voulez-vous ! je ne le méprise pas.