Page:Nichault - Physiologie du ridicule.pdf/188

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dre la voiture de M. d’Arthenay. Enfin, après bien des détours, Menival arrive au lieu du rendez-vous au moment où les témoins, réunis, aidaient à transporter… hélas ! le pauvre d’Aulerive blessé grièvement, et tellement affaibli par la perte de son sang qu’il avait perdu connaissance. M. d’Arthenay, pâle, abattu, dans le profond accablement causé par un succès douloureux lui prodiguait le soins les plus empressés ; mais M. Menival, indigné de voir le bourreau soigner la victime, passe devant lui sans nul égard, et s’emparant de sa place, il exhale sa colère et ses regrets sur le sein de son ami.

— Prenez garde, monsieur, lui disait-on ; vous pesez trop sur sa blessure.

Menival n’entendait rien ; il faisait des cris, des gestes, des trépignemens à faire frissonner un mourant.

— Ne nous empêchez pas de le secourir, dit enfin M. d’Arthenay en faisant pirouetter le gros homme, et en l’obligeant à laisser approcher le chirurgien qu’on avait envoyé chercher.

Après avoir bandé la plaie, on pensa à transporter le blessé chez lui.

— Non pas, non pas, messieurs, s’écria Meni-