Page:Nichault - Un mariage sous l empire.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


UN
MARIAGE SOUS L’EMPIRE



I


— N’avez-vous point, parmi vos aides de camp, un descendant de l’ancienne famille des Lorency ? dit un jour Napoléon au général Donavel.

— Oui, sire ; il a fait avec moi la dernière campagne, et je puis affirmer à votre Majesté qu’il est en tout digne du nom qu’il porte.

— Quelle fortune a-t-il ?

— Aucune, sire ; les biens de sa famille ont été des premiers vendus lors de…

— Eh bien, il faut qu’il en ait d’autres. La fille de Brenneval est riche ; son père a gagné des millions sur la vente des biens nationaux ; il faut que cet argent-là tourne au profit d’un grand nom ; votre femme arrangera cette affaire-là avec madame Campan.

Et, sans attendre la réponse du général, sans supposer la moindre objection de sa part, Napoléon se tourna vers le ministre secrétaire d’État, lui fit signe de le suivre dans son cabinet, et tous deux sortirent du salon en laissant le général rêver aux moyens de remplir la mission délicate dont il était chargé.

Son premier soin, en revenant du château, fut de demander à sa femme si elle connaissait mademoiselle Brenneval ; mais