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ACTE II.


SCÈNE PREMIÈRE.


THERME, LE CHEVALIER.


LE CHEVALIER.

Oui, j’en dois convenir, tu ne m’as pas trompé.
D’un sentiment profond son cœur est occupé ;
El si tu me sers bien, la sensible marquise,
Au gré de mes désirs, sera bientôt soumise.
Sais-tu qu’elle est charmante, et que de ses beaux yeux,
De ses traits séduisants, je suis presque amoureux ?
Mais je l’empêcherai de me tourner la tête.

THERME.

Et comment ?

LE CHEVALIER.

Et comment ?En faisant au plus tôt sa conquête.
Va, dès qu’on lui ravit le bonheur d’espérer,
L’amant le plus épris cesse de délirer.
Le bonheur seul rend sage.

THERME.

Le bonheur seul rend sage.Ah ! l’on doit vous en croire,
Car chez vous la raison vient avec la victoire.

LE CHEVALIER.

C’est bon ; de celle-ci songeons à profiter.
As-tu là le billet que je viens de dicter ?

THERME.

Oui, monsieur, j’en ai fait une belle copie,
Voulez-vous la signer ?

LE CHEVALIER.

Voulez-vous la signer ?Je n’en ai nulle envie,
L’auteur de cet avis doit rester inconnu.
Ou, si non… tu m’entends ! (Il le menace du geste.)