Page:Nichault - Une aventure du chevalier de Grammont.djvu/34

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THERME.

Ou, si non… tu m’entends !Fort bien, c’est convenu.
Lorsque de l’orthographe on n’a pas l’habitude,
De semblables écrits demandent de l’étude.
Je vais me lire encor pour plus de sûreté.
(Il lit.)
« À monsieur, monsieur le capitaine des gardes de son
altesse madame Royale. »
L’adresse me paraît fort bien en vérité !

LE CHEVALIER.

Poursuis.

THERME, lit.

« Monsieur le capitaine est averti que par suite d’une querelle
survenue ce soir entre le marquis de Sénante et le chevalier
de Matta, ces messieurs se sont donné rendez-vous
demain matin sur les remparts. »

LE CHEVALIER, à part

demain matin sur les remparts.Je vois d’ici l’effet de cette lettre.

THERME, rêvant.

Demain sur les remparts.

LE CHEVALIER.

Demain sur les remparts.Ne va pas la remettre
Toi-même, il faut qu’un autre ait soin de la porter.

THERME, rêvant toujours.

Oui, monsieur…

LE CHEVALIER.

Oui, monsieur…Allons, pars.

THERME.

Oui, monsieur… Allons, pars.Mais…

LE CHEVALIER.

Oui, monsieur… Allons, pars. Mais…Qui peut t’arrêter ?

THERME.

Je veux être pendu si j’entends quelque chose
À ces contes en l’air que votre esprit suppose.
Car jamais le Marquis et monsieur de Matta