Page:Nichault - Une aventure du chevalier de Grammont.djvu/77

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La réponse ; lisez : au désir de Merville,
Pourriez-vous aujourd’hui ne pas être docile ?
Surtout quand le moyen d’assurer son bonheur,
Vous est, par son rival, offert de si bon cœur.

MATTA.

Qu’entends-je ?

LE MARQUIS, après avoir lu, montrant le Chevalier.

Autant que lui, mon âme est généreuse ;
Merville, elle est à vous ; sachez la rendre heureuse.

DELPHINE, embrassant son oncle.

Mon cher oncle !

MATTA au Chevalier.

Mon cher oncle !Es-tu fou ?

LE CHEVALIER.

Mon cher oncle ! Es-tu fou ?Que veux-tu ?

MERVILLE à la Marquise.

Mon cher oncle ! Es-tu fou ? Que veux-tu ?Ce bienfait,
Pour le réaliser vous seule avez tout fait.

LA MARQUISE d’un ton moqueur.

Je vous l’avais promis, Merville.

LE CHEVALIER.

Je vous l’avais promis, Merville.Quel langage ?
En formant aujourd’hui cet heureux mariage,
Auriez-vous par hasard abusé du pouvoir
Que sur un faible cœur votre esprit doit avoir ?
Non, vous savez trop bien que de cette imprudence
Tôt ou tard, sans pitié, l’on peut tirer vengeance.

LA MARQUISE.

Ah ! j’ai bien quelques torts…

LE CHEVALIER, bas à la Marquise.

Ah ! j’ai bien quelques torts…Pas tant que vous croyez :
Sans ce maudit retour…

LA MARQUISE à part.

Sans ce maudit retour…L’insolent !