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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/100

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Vous le voyez bien.

— Je vous tiendrais volontiers compagnie.

— Pourquoi pas ?

En même temps, elle le regardait. Elle pouvait maintenant considérer ses traits. Il n’avait vraiment rien d’effrayant ; son sourire était même timide et il y avait une grande douceur dans ses yeux bleus.

Intérieurement, Liliane sourit de sa frayeur. Qu’avait-elle été imaginer ? Ce n’était pas un assassin. C’était un homme qui en avait assez d’être seul cette nuit. Pourquoi n’accepterait-elle pas ce compagnon que le hasard lui envoyait ? L’avocat de Tonio réclamait de l’argent. Il fallait que Liliane trouvât tout de suite de quoi lui faire l’avance qu’il demandait sur ses honoraires. Le pardessus était de belle étoffe, de bonne coupe. L’homme était aisé.

— Venez chez moi boire un verre, dit Liliane…

— J’allais vous le demander, fit très simplement l’homme.

— C’est tout à côté, dit encore Liliane.

L’homme inclina légèrement le buste en signe d’acquiescement.

Ils se mirent en route. Ils marchèrent silencieusement côte à côte. En descendant un trottoir, Liliane trébucha. L’homme, solidement, la rattrapa par le bras. Mais il ne lâcha pas prise ensuite. Liliane sentit sa main qui descendait le long de l’avant-bras, gagnait la main et y glissait quelque