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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/165

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

trottoir opposé, semblait examiner la façade de l’hôtel avec le plus vif intérêt. Il s’avança vers elle, la main tendue.

— Qu’est-ce que vous faites ici, chère amie ?

— Vous voyez. Je considère une demeure en passe de devenir historique. C’est passionnant. C’était une maison comme tant d’autres, sans style, sans caractère. Et voilà. L’Histoire, avec un grand H, est en train, en ce moment même, de la marquer d’un sceau indélébile. Je trouve cela bouleversant. La métamorphose d’une façade.

— Je ne vous connaissais pas ce goût pour les vieilles pierres.

— Elles ne le sont pas encore. Elles le deviennent.

— Vous vous moquez du monde le plus agréablement qu’il soit. Archéologie mise à part, que faites-vous ici ?

— Et vous-même ? Du neuf ?

— Peut-être. Vous venez avec moi ?

— C’est un enlèvement ?

— Non. Je vous conduis au cirque, parce que vous avez été bien sage.

Durant le cours trajet entre la rue Clauzel et le coin de la rue des Martyrs et du boulevard Rochechouart, en deux mots, Neyrac mit la journaliste au courant de la piste qu’il venait de découvrir. Il conclut :