Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Le pas de l’homme se fit de nouveau entendre dans le couloir. Il s’éloigna, gagna la rue. Madame Amandine rejoignit la fenêtre d’où elle vit l’homme s’immobiliser près d’un réverbère, indécis.

Alors, elle sortit dans le vestibule, courut à la cabine téléphonique qui était placée sous l’escalier au fond du couloir, à la disposition des locataires dont les chambres n’étaient pas munies d’appareils. Sur le cadran elle forma le nombre 17, eut immédiatement la communication.

— Allo Police ! dit-elle d’une voix basse mais distincte. Prévenez immédiatement l’inspecteur principal Neyrac que Pierre Jaumes, l’éventreur de Montmartre est actuellement rue Clauzel en face de l’hôtel Minerva.

— Qui est à l’appareil ? demanda-t-on au bout du fil.

Mais madame Amandine avait déjà raccroché le récepteur. Un sourire méchant était sur son visage quand elle sortit de la cabine. Au lieu de rentrer dans sa chambre, elle suivit le couloir jusqu’à la porte d’entrée. De là, elle pouvait sans être remarquée voir ce qui se passait dans la rue.

Indifférent à la pluie qui n’avait pas cessé, l’homme entrait dans chaque maison, puis en ressortait peu de temps après, ayant sans doute obtenu la même réponse négative à sa question.

À part lui, il n’y avait personne, pas même un agent. Un taxi survint : l’homme lui fit signe. La voiture s’arrêta. Jaumes donna une adresse au