chauffeur qui abaissa le drapeau de son compteur, puis monta dans la voiture.
Madame Amandine eut un geste de colère. Elle se retourna pour revenir dans son appartement. Elle ne vit pas qu’une petite voiture occupée par trois hommes s’était lancée sur les traces du taxi au moment où celui-ci démarrait.
La vieille dame se mit à dîner. Elle avait un bon appétit et elle faisait souvent appel au litre de vin blanc qu’elle avait placé près de son assiette. Près d’elle sur un journal en première page s’étalait la photo de Pierre Jaumes
Pendant ce temps, à l’« Ange Rouge », Mariette menait joyeuse vie.
La blondeur de ses cheveux fous, sa gaieté un peu exubérante attiraient sur elle l’attention des hommes.
— Au moins, en voilà une qui échappe à la frousse, remarqua la patronne. Ce n’est pas trop tôt. On mourait d’ennui.
— Qui est cette blonde ? On ne l’a jamais vue encore, demanda un habitué.
— C’est une nouvelle. Elle débarque de sa province.
— Elle n’en a pas trop l’air. Dites-lui donc qu’il me serait agréable de lui offrir une coupe de champagne à ma table.
Mariette acceptait le champagne, acceptait de danser, acceptait les compliments, et son rire fusait.