Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Oui et non. J’y ai un pied-à-terre où je viens de temps en temps.

La jeune fille sourit. Puis elle ajouta :

— Il faut que je me sauve ; j’ai juste le temps de courir au Casino.

À ce moment, passa devant eux sans paraître les voir une femme d’une cinquantaine d’années.

Forte, bien charpentée, d’ailleurs un peu hommasse, elle montrait un visage qui avait dû être beau, aux traits réguliers et dont elle cherchait à dissimuler les rides sous un maquillage un peu trop violent, mais on percevait qu’il était fait avec soin.

Les fards contrastaient étrangement avec son vêtement noir de coupe désuète, son chapeau qui n’avait jamais dû être à la mode, ses gants de filoselle. Elle tenait à la main un parapluie soigneusement roulé.

Quand elle fut passée dans le silence qui s’établit, Max expliqua :

— C’est Madame Amandine…

— Ah ! je sais, coupa vivement la danseuse, Liliane m’a parlé d’elle.

Max, en souriant, demanda encore.

— Et vous allez la retrouver maintenant ?

Ruby était déjà près de la porte.

— Il faut bien… le métier.

Elle disparut.

Max haussa les épaules et commença à monter lentement l’escalier.