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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Depuis deux jours. C’est Mademoiselle Liliane qui l’avait amenée.

— Vous lui avez fait remplir sa fiche ?

— Pardon ?

— Sa fiche de garni, vous l’avez ?

— Ah ! sa fiche. La voilà. Faites excuse, je suis un peu dure d’oreille.

Le commissaire parcourait le mince papier.

— Aubron Louise, Marie, Jeanne, dite Ruby, artiste, née à Mont-de-Marsan, dix-neuf ans, célibataire… Elle n’aura pas fait de vieux os, pauvre petite…

Il tendit la fiche à l’inspecteur.

— Vous prendrez copie !

À ce moment, des pas se firent entendre dans le couloir. La voix du brigadier annonça :

— La P. J., monsieur le commissaire.

Un homme entra. Il était grand, svelte, jeune encore. Quelques cheveux gris argentaient ses tempes. Des yeux bleus très vifs éclairaient son visage ardent, dont la bouche un peu moqueuse atténuait l’énergie.

Le commissaire lui tendit la main.

— Ah ! c’est vous, Neyrac, qui prenez l’affaire.

— Oui ; votre homme a téléphoné que c’était la grosse affaire.

— Je crois bien. L’une des May Sisters, éventrée.

— Peste ! Les journalistes vont être contents.

— Pour eux, c’est du cousu main. Regardez le travail.