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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Le commissaire, d’un geste de la main, désigna le corps de Ruby.

L’inspecteur principal Neyrac se pencha.

— Ah ! la malheureuse… Et une belle fille avec ça… Crime de sadique. Qu’en pensez-vous, docteur ?

Derrière l’inspecteur principal venait de pénétrer un monsieur âgé, complètement chauve, portant sur sa face ronde des lunettes d’écaille. À la boutonnière de son pardessus était fixé le macaron rouge sur le ruban d’argent.

Il s’approcha à son tour et examina le cadavre en silence, longuement.

— Blessure provenant d’un instrument tranchant, prononça-t-il enfin d’une voix calme, intéressant la région abdominale du pubis à cinq centimètres au-dessous de l’extrémité inférieure du sternum. Le coup, porté de bas en haut, a complètement sectionné la paroi musculaire et la couche graisseuse subjacente, déchirant même le péritoine et mettant à nu les intestins. L’aorte abdominale ayant été coupée, la mort a été instantanée. Les mutilations des seins ont été effectuées post mortem.

— Quelle arme ?

— Un couteau long et mince… plutôt un poignard… En tout cas, une arme solide. La blessure est nette. Celui qui a frappé a porté un coup terrible, sans hésitation. C’était certainement, comme vous dites, un costaud. Il a fallu que le meurtrier