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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/72

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Ah ! Ah ! Il y avait beaucoup de gens qui parlaient ?

— Non. Un homme et une femme. C’est comme s’ils se disputaient. Cela m’a étonnée. Ce n’est pas que la maison soit tranquille. Vous pensez, rien que des artistes. Mais cela m’a tout de même surprise.

— Pourquoi ?

— Parce que je croyais l’appartement vide.

— Vous ne saviez pas que l’une des May Sisters l’occupait depuis la veille.

— Nullement.

— Et que disaient ces voix que vous avez entendues ?

— Je n’ai pas pu comprendre. Je vous l’ai dit. Ils se querellaient. La femme suppliait. L’homme semblait menacer.

— Cela a duré longtemps ?

— Je ne peux pas vous dire. Il y a tant de gens qui font la vie dans la maison. Je n’y fais plus attention. Je me suis seulement dit : « Voilà encore que ça recommence. J’étais si tranquille ». Et puis, je me suis rendormie.

— À quelle heure l’homme est-il parti ?

— Je ne sais pas. Je n’ai rien entendu. Je dormais.

— Merci. Vous pouvez disposer, Madame.

Neyrac fit ensuite amener Liliane. La partenaire de Ruby s’était habillée. Elle s’efforçait au calme, mais elle était très pâle.