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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Neyrac jeta son chapeau et son manteau sur une chaise, s’installa dans le fauteuil, parcourut les deux feuilles de papier que lui avait remis le commissaire avant de s’en aller.

— Faites venir Madame Amandine, dit-il.

Devant lui, l’ancienne goualeuse ne parut nullement intimidée. Elle avait repris tout son calme. Seulement son maquillage était peut-être plus violent qu’à l’ordinaire.

— C’est tout simple, expliqua-t-elle. Comme chaque matin je sortais pour aller faire mon travail chez le pharmacien qui m’emploie. C’est un vieux garçon. Je tiens son ménage ; je nettoie, je fais la cuisine, je ravaude son linge, je m’occupe de tout, quoi ! Je vois la porte en face toute grande ouverte. Je regarde. C’est naturel. Je découvre la fille assassinée. Ça m’a donné un coup. Ça se comprend. Alors j’ai crié. Et puis on est venu. Je n’en sais pas davantage. C’est tout ce que j’ai à dire. Et je voudrais bien m’en aller ; je suis en retard pour mon ménage.

— Une minute. Madame. J’ai encore quelques questions à vous poser. Avez-vous vu rentrer votre voisine hier soir ?

— Ma foi non. D’ailleurs, je ne la connaissais pas.

— Vous n’avez rien entendu durant la nuit ?

— C’est-à-dire, vers une heure, une heure et demie, j’ai été réveillée par un bruit de voix qui venait de la chambre.