Neyrac nota son trouble, mais continua tranquillement :
— Oui. Vous n’en saviez rien ?… Et vous n’avez aucun soupçon sur la personne que Ruby Aubron a pu admettre chez elle ?
— Non… ou plutôt si…
— Parlez.
— Un garçon lui faisait la cour et venait la chercher à la sortie du Casino. Un grand, brun, bien taillé.
— Bien taillé ? Bon. Son nom ?
— Je ne sais pas. Je ne sais que son prénom : Jean.
— Il y a beaucoup de Jean. Ruby Aubron ne rencontrait personne d’autre ?
— Non… Certainement non.
Ses lèvres tremblaient. Elle défaillait.
— Est-ce que je peux remonter chez moi ? demanda-t-elle. Je ne me sens pas bien.
— La mort de votre compagne vous affecte tant ?
Liliane hésita une seconde, puis reprit :
— Je l’aimais bien. C’était une gentille gosse. Et puis voilà mon numéro fichu. Il faut tout recommencer.
Neyrac sourit imperceptiblement.
— Je vous comprends. Allez vous reposer. Si j’ai besoin d’autres renseignements, je vous ferai appeler.