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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Des… des leçons de danse… ma fille…

— Pendant trois ans, monsieur Aubron.

— C’est impossible. Il y a erreur, monsieur l’inspecteur principal.

— Sa partenaire, Madame Liliane Savelli, est formelle sur ce point. Mais évidemment, vous pouviez ignorer la vie double que menait votre fille.

Le monsieur s’embarrassait dans son indignation.

— C’est inconcevable… inconcevable.

Mais le bruit d’une querelle parvint du couloir. Puis, dans le chambranle de la porte, parut Tonio que poussait un agent. Tonio criait :

— Qu’est-ce que cela signifie ? Je n’ai rien à dire, moi.

Neyrac lui adressa un sourire ironique.

— J’ai, au contraire, moi, l’impression que vous avez beaucoup à dire. C’est pourquoi j’ai prié qu’on vous demandât de bien vouloir venir me voir.

— Je ne suis pas dans le coup. Je ne sais rien de ce crime.

— Vous me paraissez bien renseigné.

— Tout Montmartre en parle. Vous n’avez qu’à sortir, il y a déjà vingt journalistes à la porte.

— Vous n’aimiez pas beaucoup la victime.

— Pourquoi me dites-vous cela ? Je ne lui ai jamais voulu de mal.

— Même hier, dans le bar de la place Pigalle ?