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IV

Dans la chambre de Ruby, l’inspecteur principal Neyrac, inlassablement, poursuivait ses interrogatoires.

Sur un guéridon, près de lui, se voyaient les reliefs du déjeuner improvisé qu’il avait pris tout en poursuivant sa tâche. Un demi était encore à moitié plein.

Tous les locataires avaient déclaré leur complète ignorance. Neyrac les avait laissés un à un partir à leur travail. Il ne restait plus à interroger qu’Eleanor, la vedette américaine qui, en ce moment, conduisait la revue des Folies Bergères avec un dynamisme qui n’excluait pas la sensualité. C’était une petite bonne femme à laquelle on n’aurait pu donner un âge. Son corps extraordinairement mince était celui d’un enfant, et la frange soyeuse de cheveux qui tombait bas sur son front donnait également à son visage une expression puérile. On savait cependant qu’elle avait déjà derrière elle un assez long passé de renommée et