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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Vous ne lui avez pas adressé la parole non plus ?

— Non. Ce n’eût pas été convenable. C’était à lui de me dire bonsoir le premier. C’est la manière française, n’est-ce pas ? Et en France je veux être traitée en Française !

— Évidemment. Mais c’était bien Tonio Savelli ?

— Voilà deux fois que vous dites ça. Pourquoi je dirais, moi : c’est Tonio, si ce n’était pas Tonio ?

— Voulez-vous demeurez ici un moment…

Neyrac s’adressa à l’agent qui était sur le pas de la porte.

— Dites à Chancerel de m’amener Savelli.

En entrant dans la pièce, Savelli eut un mauvais regard de bête traquée. Le sourire dont Neyrac l’accueillit ne lui paraissait pas de bon augure. D’autant que l’inspecteur se mit tout de suite à gouailler.

— Ainsi, Savelli, vous persistez à soutenir que vous n’avez pas paru ici de toute la nuit.

— Je vous l’ai dit. J’étais à Montparnasse.

— Qu’y faisiez-vous ?

— Des affaires.

— Quel genre d’affaires ?

— Des tuyaux pour les courses. C’est pas défendu de jouer aux courses.

— Non certes, ce n’est pas défendu. Mais ce qui est défendu, ou du moins peu recommandé, c’est