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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/91

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Faut pas te mettre dans des états pareils. On te le rendra s’il n’a rien fait.

— Bien sûr que c’est pas lui. Mais il fallait bien qu’ils arrêtent quelqu’un pour ne pas avoir l’air cloche.

— C’est malheureux tout de même de voir cela.

— Allons, Liliane, rentre dans ta chambre. Cela ne sert à rien de se manger les sangs comme cela.

Ce fut la petite acrobate blonde qui emmena Liliane dont les larmes délayaient les fards sur le visage ravagé.

Les femmes demeurèrent à jacasser.

— Je ne le vois pas bon, le Tonio. Il était déjà repéré.

— Mais il a de la défense.

— Je ne te dis pas. Mais t’as vu l’inspecteur. Il n’a pas l’air non plus tombé de la dernière pluie.

— En attendant, moi, les enfants, j’ai les foies. Je n’oserai plus sortir de chez moi.

Une fille ricana :

— Sortir, c’est rien. C’est ramener quelqu’un chez moi qui me fout la frousse.

Une autre intervint :

— Alors, comment qu’on va faire ? Si ce n’est pas Tonio qui a fait le coup, le type qui a tué Ruby, il peut bien revenir par là.

— Ah ! ne m’en parle pas. Tu me fous les jetons.

— Faut pourtant aller au turbin, à moins que tu aies les moyens…