Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Chancerel s’approcha vivement de lui. Tonio protesta.

Les menottes avaient déjà encerclé son poignet.

— Vous n’allez tout de même pas m’arrêter.

Neyrac fit, durement :

— Je m’y vois contraint. Mettez-vous à ma place.

Et Chancerel en l’entraînant lui glissa :

— Faudra dire à votre dame qu’elle parle moins haut. Ce n’est pas épais une cloison dans ces maisons-là.

— Charognes, fit Tonio entre ses dents.

Comme Chancerel et Tonio atteignaient la porte d’entrée, un cri désespéré retentit dans l’escalier.

— Ne l’emmenez pas… Il n’a rien fait.

C’était Liliane qui guettait sur le palier depuis que son mari avait été appelé près de Neyrac et qui le voyant partir avec l’inspecteur, comprenait qu’il était arrêté.

De toute la vitesse de ses jambes agiles, elle dégringola les marches, hurlant :

— Ne l’emmenez pas… Tonio, Tonio !

Un agent lui barra la route. Elle se jeta sur lui. C’était un colosse. D’une bourrade, il la repoussa. Liliane entendit claquer la portière de la voiture qui emmenait son mari.

Elle tomba assise sur les premières marches de l’escalier et se mit à sangloter bruyamment. Des locataires vinrent l’entourer.