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PRÉFACE

duction complète, ils ont mis tant d’insistance dans leurs conseils, tant de bienveillance dans leurs offres de service, que je me suis décidé à me conformer à leurs désirs en éditant aujourd’hui cet ouvrage.

Cependant je le considérerais encore comme au-dessus de mes forces, sans la coopération de Hassan-Ali-Khan, ministre plénipotentiaire de Perse près la cour des Tuileries, qui a poussé l’obligeance jusqu’à m’aider de sa profonde érudition et de ses précieux avis.

L’histoire de Khèyam se rattachant à celle de deux personnages qui ont joué un grand rôle dans les annales du pays, j’ai cru qu’elle présentait assez d’intérêt pour en faire ici la narration, telle qu’elle nous a été transmise par les historiens persans.

Khèyam[1], né dans un village situé près de Néchapour, dans le Khoraçan, vint compléter ses études, vers l’an 1042 de l’ère chrétienne, dans le célèbre mèdrèssèh de cette ville. Ce collège avait acquis à cette époque, nous disent les relations du temps, la réputation de produire des sujets d’une rare distinction, parmi lesquels surgissaient souvent des hommes d’un talent et d’une habileté remarquables qui atteignaient rapidement aux plus hautes fonctions de l’empire.

Abdul-Kassém et Hassan-Sèbbah étaient, parmi les condisciples de Khèyam, les deux camarades avec lesquels il

  1. Son véritable nom était Omar, mais, ayant dû se conformer à l’usage établi en Orient, qui veut que chaque poëte se donne un surnom, Khèyam a conservé celui qui indiquait la profession de son père et la sienne, car (khèyam) signifie en arabe faiseur de tentes. Les Persans disent, non sans raison, que c’est l’extrême modestie de ce poëte qui l’empêcha de prendre un surnom plus brillant, comme celui de Ferdooussi, qui signifie « le céleste, » de Sè’èdi « le bienheureux, » Enveri « le lumineux, » Hâfez « le conservateur,» etc.