l’amour de Dieu et de la Sainte Vierge, la crainte de l’enfer et le désir du ciel. Elle leur recommandait par dessus tout de fuir le péché qui offense Dieu. Elle les faisait prier, et priait elle-même avec eux quand ils étaient jeunes ; et, lorsqu’ils eurent grandi, avant de les envoyer au travail, elle s’assurait qu’ils avaient rempli ce devoir. On jugera du caractère de cette femme et de la trempe de sa vertu par cette réflexion qui terminait d’ordinaire sa prière : « Courage, mon âme, le temps passe, l’éternité est proche ». Son mari, homme d’un sens droit, la secondait dans son dévouement maternel, et y ajoutait le concours efficace de ses exemples.
L’enfant, de son côté, répondait fidèlement à ces soins si vigilants. Dès les plus tendres années, il montra des dispositions remarquables pour la piété. Les premiers mots qu’il apprit à prononcer furent ceux de Jésus et de Marie. À ces noms bénis, il joignait ses petites mains et les élevait vers le ciel avec une expression qui trahissait déjà un sentiment naïf de respect et de confiance.
Sous le toit paternel, il trouva dans sa cousine Jeanne-Marie Chanel, née le 7 avril 1803, les mêmes goûts et des dispositions analogues.
« Dès que nous le pouvions, disait celle-ci au premier biographe du Bienheureux[1], nous allions à la messe, quelquefois à Saint-Didier-d’Aussiat, le plus souvent à Montrevel. Nous aimions ensuite à imiter ce que nous avions vu : nous sonnions la messe, nous la disions, nous mangions le pain bénit, nous faisions
- ↑ Le P. Bourdin, S. M.