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Page:Nicolet - Le Martyr de Futuna.djvu/34

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VIE DU BIENHEUREUX

tôt troublée par la nouvelle inattendue de la nomination de M. Trompier à la cure du canton de Monsols, près de Beaujeu.

Heureux dans son humble presbytère et très aimé de ses paroissiens, ce bon prêtre n’avait d’autre ambition que de vivre et de mourir au milieu d’eux. Cette décision, qui rendait hommage à son mérite, et que l’administration diocésaine maintint malgré les vives instances des paroissiens, fut donc un rude coup pour le pasteur et le troupeau.

Le plus désolé était le petit Pierre qui voyait par là ses études interrompues ; mais ce ne fut qu’une épreuve. M. Trompier lui-même proposa à ses parents de l’emmener avec lui et de se charger de son éducation. Cette proposition fut acceptée avec reconnaissance : « Mon cousin, dit Jeanne-Marie, avait bien prié : aussi quand il apprit qu’il irait à Monsols, il nous dit tout joyeux : « Ah ! si la Sainte Vierge n’y avait pas mis la main, la chose n’aurait pas si bien réussi. »

Ce fut vers Noël 1815 que M. Trompier partit pour Monsols, emmenant avec lui deux de ses enfants de Cras, Pierre Chanel et un autre. Ce dernier ne resta pas, il n’était pas appelé de Dieu et revint chez lui.

À Monsols, Pierre montra une nouvelle ardeur pour l’étude, et le travail étant plus régulier, ses progrès devinrent plus sensibles. Dans ses moments de loisir il aimait à lire quelque livre qui pût l’instruire et l’intéresser. Aucun ne l’attacha autant que les Lettres édifiantes. Les Annales des Missions étrangères allumèrent dans son jeune cœur un vif désir de franchir les mers et de se dévouer au service des infidèles.