Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/114

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plus tard, ce mal étant devenu familier et, l’absurdité des théories médicales s’en mêlant, le lien a fini par se briser. Il a fallu le génie de Ricord pour rétablir le tableau de la syphilis dans son ensemble, tel qu’il était apparu aux premiers observateurs au temps de l’importation. Il a fallu celui de Fournier et les travaux de laboratoire récents pour rattacher à la syphilis ses manifestations nerveuses à longue portée : la paralysie générale et l’ataxie. Le domaine pathologique de la syphilis est immense. Émile Leredde l’a vu peut-être trop vaste ; mais cette exagération même a été utile.

La syphilis nous offre donc l’exemple d’une maladie venue d’une contrée lointaine dans nos pays. C’était une maladie nouvelle pour l’Europe ; c’était une maladie ancienne pour l’Amérique et nous manquons de toute donnée sur son antiquité dans le Nouveau-Continent.

À côté de ces maladies, importées d’un pays dans un autre, nous avons notion de l’apparition dans nos pays de quelques maladies qui n’y existaient pas un certain nombre d’années auparavant et qui semblent bien être nées sur place.

L’une d’elles, dont la chèvre est le réservoir de virus et qui se transmet à l’homme communé-